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Les Premières Nations quittent la table de concertation
Les Premières Nations quittent la table de concertation

La Presse

timea day ago

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Les Premières Nations quittent la table de concertation

La réforme du régime forestier vise à réformer la façon dont sont gérées les forêts au Québec. Face au refus de Québec de revoir le cœur de sa réforme du régime forestier, les Premières Nations claquent la porte de la table de concertation mise sur pied dans l'espoir de rapprocher les deux parties. « Cette décision reflète notre position ferme : sans reconnaissance concrète de nos droits et sans volonté réelle de coconstruction, il s'agit d'une démarche que nous ne pouvons pas cautionner », a déclaré l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) dans une lettre publiée mardi. Cette table de concertation dite « de haut lieu » avait été mise en place à la suite des consultations parlementaires sur le projet de loi 97. Présentée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, en avril dernier, la pièce législative vise à réformer la façon dont sont gérées les forêts au Québec. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Maïté Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts L'APNQL, qui représente les 43 communautés autochtones des deux provinces dont elle porte le nom, avait alors dénoncé un « acte de dépossession de nos terres ». C'est que le projet de loi introduit la notion de triade, qui promet 30 % de la forêt québécoise à l'industrie afin de rendre cette part plus productive tout en épargnant le reste du territoire. Les Premières Nations exigeaient toutefois le « retrait complet » du projet de loi de ce concept de zonage prioritaire, qu'elles jugent « incompatible » avec leurs droits. Refus de dialogue L'APNQL réclamait du même coup le respect des droits ancestraux et ceux issus de traités, tout comme la mise en place d'une « véritable cogestion des forêts, de gouvernements à gouvernement ». Ces conditions représentaient « les conditions minimales de conformité au droit, et les fondations indispensables d'un processus crédible », selon elle. Or, Québec lui aurait opposé une fin de non-recevoir, notamment sur le concept de triade. « Ce refus de dialogue sur un enjeu aussi central révèle de manière flagrante une absence de volonté politique réelle d'ouvrir la voie à la collaboration », dénonce l'APNQL. Ce refus n'est toutefois pas nouveau en soi. En juin, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, avait promis des « amendements importants » au projet de loi. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit Mais il avait rapidement été recadré par le premier ministre, François Legault, qui disait alors qu'il « n'y a pas de grands changements qui, pour l'instant, sont prévus, mais des ajustements ». Le cabinet de la ministre Maïté Blanchette Vézina a affirmé lundi vouloir « poursuivre le travail de bonne foi » et invitant l'APNQL à revenir à la table des discussions. « L'APNQL a déposé plusieurs demandes et nous avons également soumis plusieurs propositions concrètes à l'APNQL et à l'ensemble des communautés afin de bonifier le PL97, poursuit-on. Nous souhaitons continuer les discussions afin de travailler ensemble au développement durable de la forêt et pour assurer des retombées économiques pour toutes les communautés. » D'autres blocus ? Reste que le retrait de l'APNQL des discussions fait monter la tension d'un cran. Ça n'a pas été une décision prise à la légère. Nous avons été à la table avec une réelle volonté de coconstruire, mais on ne peut pas rester assis à une table qui ne mène nulle part. Sipi Flamand, chef du Conseil des Atikamekw de Manawan L'APNQL attendra de voir si le gouvernement Legault réagira en apportant des modifications à son projet de loi, mais on s'attend déjà à devoir mener une campagne pour convaincre les Québécois de s'unir contre cette réforme. « Il y a un dialogue qu'il faut faire, mais il faut le faire avec les Québécois, pour qu'il y ait des changements sociaux », mentionne le chef Sipi Flamand. Déjà, des blocus forestiers ont lieu sur le territoire, y compris au Lac-Saint-Jean, mais le chef atikamekw n'encourage pas pour autant ce genre de manifestations, du moins, pas pour l'instant. « On n'est pas rendu là », dit-il.

La coconstruction est non négociable
La coconstruction est non négociable

La Presse

timea day ago

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La coconstruction est non négociable

Le lac Kénogami, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, est entouré de forêts dont l'aménagement fait l'objet de discussions, notamment en ce qui concerne la refonte du régime forestier. Les Premières Nations suspendent leur participation à la table de concertation de haut niveau sur la refonte du régime forestier, annonce l'auteur, qui dénonce le refus de s'engager du gouvernement du Québec Francis Verreault-Paul* Chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador En date du 22 juillet 2025, l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador constate que bien que la ministre des Ressources naturelles et des Forêts ait soutenu publiquement vouloir ouvrir un dialogue de gouvernements à gouvernement avec les Premières Nations en vue d'éventuels amendements majeurs au projet de loi 97, elle persiste à refuser de s'engager de manière claire et formelle sur un processus adéquat. Ainsi, nous nous retrouvons dans l'obligation de suspendre, avec effet immédiat et jusqu'à nouvel ordre, notre participation à la table de concertation de haut niveau. Cette décision reflète notre position ferme : sans reconnaissance concrète de nos droits et sans volonté réelle de coconstruction, il s'agit d'une démarche que nous ne pouvons pas cautionner. En début d'année 2025, nous avions clairement exprimé notre volonté de travailler à la coécriture du nouveau régime forestier. À cet effet, nous avions formellement demandé la mise en place d'une table de haut niveau qui nous permettrait de participer en amont à son élaboration. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina, en conférence de presse, le 23 avril dernier Or, à notre surprise, la ministre Maïté Blanchette-Vézina a procédé le 23 avril au dépôt du projet de loi 97, loi visant principalement à moderniser le régime forestier, un projet de loi dont les fondements mêmes sont inacceptables, tant par les atteintes qu'il porte à nos droits que par les menaces qu'il fait peser sur l'intégrité écologique des territoires forestiers. Nous avons à ce moment néanmoins accepté, dans un esprit d'ouverture, de participer de bonne foi à la version de « table de concertation de haut niveau » proposée par le gouvernement dans l'espoir qu'elle évolue vers un espace permettant une véritable coconstruction. Les deux rencontres qui ont eu lieu en mai visaient, en ce sens, à établir formellement les termes et objectifs clairs qui guideraient les échanges à cette table. Pourtant, en dépit de l'ouverture montrée publiquement par Maïté Blanchette-Vézina, son ministère a refusé de prendre un engagement sur trois éléments de base que nous avons identifiés comme essentiels à l'établissement d'échanges fructueux : 1. Le respect de nos droits ancestraux et issus de traités, reconnus par la Constitution canadienne et la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, notamment en matière de gouvernance et de développement économique ; 2. La mise en place d'une véritable cogestion des forêts, de gouvernements à gouvernement, et non une délégation administrative décidée unilatéralement par l'État ; 3. Le retrait complet du zonage d'aménagement forestier prioritaire, incompatible avec nos droits et dénoncé par une majorité d'experts. Ces éléments ne sont ni idéologiques ni symboliques. Ils représentent les conditions minimales de conformité au droit, et les fondations indispensables d'un processus crédible. D'ailleurs, le principe de zonage, qui est au cœur du projet de loi actuel, ouvrirait la voie à une forme de privatisation du territoire. Ce principe est largement critiqué – non seulement par nous, mais aussi par la communauté scientifique, des organismes de conservation et plusieurs acteurs du milieu forestier. Ce refus de dialogue sur un enjeu aussi central révèle de manière flagrante une absence de volonté politique réelle d'ouvrir la voie à la collaboration. Nos droits ne sauraient être restreints à des activités de nature domestique, rituelle ou sociale, comme le propose actuellement le projet de loi. Ces visions sont loin de refléter réellement la définition de « gouvernements à gouvernement ». Depuis plus de 40 ans (en vertu de la Loi constitutionnelle de 1982), le gouvernement du Québec a l'obligation d'appliquer pleinement les droits des Premières Nations et a, en ce sens, le devoir de se conformer au principe d'honneur de la Couronne. En refusant de s'engager sur des principes aussi élémentaires, la ministre ferme la porte à un dialogue réel. Elle nous oblige à suspendre notre participation à la table, sachant que nous ne pouvons participer à un processus qui ne reconnaît pas notre statut et nos responsabilités en tant que gouvernements des Premières Nations. Nous restons ouverts au dialogue afin de trouver un réel équilibre pour assurer la pérennité de la forêt pour tous. Nous continuerons de collaborer étroitement avec la société civile. Mais cette table politique ne pourra reprendre que lorsque les conditions d'une relation de bonne foi, de gouvernements à gouvernement, seront véritablement réunies. * Les autres cosignataires sont Lucien Wabanonik, chef du Conseil de la Nation Anishnabe du Lac-Simon, Lance Haymond, chef du Conseil de la Première Nation de Kebaowek, Sipi Flamand, chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Jonathan Gill-Verreault, vice-chef du Pekuakamiulnuatsh Takuhikan et Jérôme Bacon St-Onge, vice-chef du Conseil des Innus de Pessamit. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

Des Premières Nations craignent les ravages du projet de loi C-5
Des Premières Nations craignent les ravages du projet de loi C-5

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time7 days ago

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Des Premières Nations craignent les ravages du projet de loi C-5

Des chefs de Premières Nations craignent que le projet de loi C-5 favorise l'exploitation minière, source de dommages pour la planète, et des projets susceptibles de contaminer l'eau potable. (Toronto) Des chefs de Premières Nations, à l'origine d'une contestation judiciaire de deux lois fédérale et provinciale visant à accélérer les projets d'infrastructure, disent se tourner vers les tribunaux par crainte que ces lois ne conduisent à la destruction de l'environnement. Allison Jones La Presse Canadienne Neuf Premières Nations de l'Ontario souhaitent que le tribunal déclare inconstitutionnelles la loi fédérale, connue sous le nom de projet de loi C-5, et la loi ontarienne, connue sous le nom de projet de loi 5, et sollicitent une injonction qui empêcherait les gouvernements d'utiliser certains de leurs aspects les plus litigieux. La cheffe June Black, de la Nation Apitipi Anicinapek, située dans le nord-est de l'Ontario, affirme que ces lois tentent de « supprimer » les terres et les droits des Premières Nations et craint qu'elles ne favorisent l'exploitation minière, source de dommages pour la planète, et des projets susceptibles de contaminer l'eau potable. Lors d'une conférence de presse consacrée à la contestation judiciaire mercredi, Mme Black s'est montrée émue en déclarant que son peuple est sur ces terres depuis des temps immémoriaux et qu'il a la responsabilité sacrée de les protéger. La contestation judiciaire survient juste avant la rencontre prévue entre le premier ministre Mark Carney et les chefs des Premières Nations, qui doivent lui exposer leurs préoccupations concernant le projet de loi C-5. Cependant, les chefs de l'Ontario affirment que le gouvernement a déjà instauré des conditions de discussion inégales. M. Carney affirme de son côté que la loi fédérale permet la tenue de consultations autochtones dans un premier temps et que cette rencontre marquera le début de leur implication.

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